C’est décidé, vous avez fait le choix de changer de vie et de chercher un travail en breton. Félicitations, c’est une formidable opportunité qui s’offre à vous, car la demande est telle que vous pourrez plus facilement travailler dans des secteurs dans lesquels cela vous aurez été impossible en français.
Enseignement, médias, administratif, la palette des secteurs cherchant à embaucher en breton est large, et beaucoup de postes ne sont pas pourvus faute d’avoir suffisamment de candidats qualifiés pour le poste qui parlent breton.
Se former en breton
La première étape est bien sûr l’apprentissage de la langue. Si vous ne parlez pas déjà breton, ou bien que votre niveau n’est pas suffisant pour travailler, il va falloir vous former. Ça tombe bien, la Région Bretagne finance les centres de formations professionnels en langue bretonne.
Les 4 principaux organismes de formation sont Stumdi, Roudour, Skol An Emsav et Mervent. Ils proposent globalement tous le même type de formations, 6 à 9 mois intensif en immersion. Vous apprendrez donc le breton à raison de 7h par jour, 35h par semaine, dans le but de travailler en breton. La fin de la formation est sanctionnée par un diplôme d’État, le DCL, qui permet d’attester votre niveau en breton.
Le marché de l’emploi en langue bretonne
L’office public de la langue bretonne mène des études et produit régulièrement des statistiques sur le marché de l’emploi en breton, en 2006, 2012 et 2022. Quels sont les secteurs qui cherchent le plus, dans quels départements, quelles évolutions ces dernières années…

En 2022, il y avait environ 1850 postes de travail ETP (équivalent temps plein) occupés par des brittophones pour des emplois demandant explicitement la maîtrise de la langue.
Il y a donc en réalité plus de personnes employées que les 1850 ETP, car certaines d’entre elles travaillant à temps partiel. C’est 42% de plus que lors de la précédente enquête en 2012.
Sans grande surprise, c’est le domaine de l’enseignement qui rassemble la majorité des emplois, avec 4 emplois sur 5 pour l’enseignement.
La seconde catégorie de métiers qui emploie le plus de personnel après l’enseignement, c’est la gestion de structures (direction, secrétariat, comptabilité, documentation, chargés de mission, etc.). Cela représente approximativement 200 postes de travail dispatchés entre le secteur associatif (60%), la fonction publique (32%) et les entreprises (8%).
Le reste des postes de travail se trouve dans les médias (radio, télé, journaux…), la culture, les arts, ainsi que les services de santé à la personne, mais ces derniers chiffres n’ont pas été collectés en 2022.

Se préparer pour un entretien d’embauche.
Un entretien d’embauche peut être quelque chose de stressant en temps normal. Mais si vous ajoutez le stress supplémentaire de devoir passer l’entretien en breton, certains risquent de paniquer. Peur de dire une bêtise, de faire trop de fautes à l’oral, de ne pas être capable d’exprimer clairement ses intentions pour le poste, etc.

Vous devez donc vous préparer et non pas vous présenter la fleur au fusil, au risque de courir à la catastrophe. Dans un premier temps, préparez-vous comme vous le feriez pour n’importe quel entretien d’embauche. Étudiez l’entreprise, le poste, notez vos questions… Les sites d’offres d’emploi regorgent de conseils en tout genre, jetez donc un œil à la todo-list de HelloWork, 10 conseils de préparation pour un entretien d’embauche.
Une fois que vous avez préparé l’entretien comme vous le feriez en français, préparez-vous également sur les questions spécifiques liées à la langue bretonne :
- Quel est le vocabulaire professionnel de ce domaine en breton ?
- Quel breton ou quel accent parle-t-on dans l’entreprise ou association en question ?
- Connaissez-vous votre niveau de breton d’après le cadre européen de référence pour les langues (CECRL), à l’oral et à l’écrit ? Avez-vous le DCL (diplôme de compétence en langue) qui atteste votre niveau en breton ?
- Aurez-vous des collègues qui parlent breton au quotidien, ou serez-vous le seul locuteur ?
Et pour finir, entraînez-vous à répondre, en breton, aux questions classiques :
- Quel est votre parcours professionnel ?
- Pourquoi avez-vous décidé d’apprendre ou de travailler en breton ?
- Qu’est-ce qui vous motive dans le poste ?
- Qu’est-ce que vous auriez envie de faire d’ici 3-5-10 ans ?
- Quelles sont vos prétentions salariales ?
Attention à ne pas négliger certaines questions. Un employeur pourra par exemple avoir du mal à se projeter à l’avenir avec un candidat qui cherche à tout prix à travailler en breton qu’importe le poste, car si c’est uniquement la langue qui vous intéresse, le risque est de vous former et que vous partiez ensuite dès que vous aurez trouvé un poste en breton qui vous convient mieux.
Gardez bien à l’esprit que le marché de l’emploi en breton n’est pas identique au marché de l’emploi en français. Beaucoup de postes sont à pouvoir et ne trouvent pas toujours preneur. Les employeurs sont donc plus enclins à donner leur chance à quelqu’un qui ne correspondant pas 100% au profil, quitte à adapter le poste, mais pour cela l’employeur devra vous faire confiance.
Mettez donc toutes les chances de vote côté, en étudiant bien le poste, en sachant pourquoi vous candidatez à ce poste, et en vous préparant pour être le plus naturel possible le jour de l’entretien et faire la meilleure impression !
Kalon vat deoc’h !