La Bretagne est une des destinations privilégiées pour le tourisme, mais quel est l’impact de ce tourisme sur le logement des Bretons au quotidien. Si la Bretagne est souvent présentée comme une des régions les plus agréables pour y vivre, un fossé se creuse de plus en plus en l’est et l’Ouest, un fossé sur les prix de l’immobilier, mais aussi sur les souhaits des habitants et leurs modes de vie.
Comment parler d’immobilier en Bretagne sans sortir des chiffres assommants, avec 5 choses insolites (ou pas) sur la Bretagne et l’immobilier…
La Bretagne en tête du classement des villes où il fait bon vivre
Depuis 2011, le magazine L’express réalise un palmarès des villes où il fait bon vivre et où il y a de bonnes opportunités de travail. Ce palmarès ne concerne que les 98 plus grandes métropoles françaises, mais il est tout même intéressant d’y constater l’omniprésence des villes bretonnes, Loire-Atlantique incluse bien sûr et non pas seulement la région administrative Bretagne.
Dans son palmarès de 2017, la tête du classement des villes où il est agréable de travailler est occupée par Nantes, suivie en 3ème place de Rennes. Mais là où la Bretagne rafle toutes les places, c’est dans le classement des villes où il fait bon vivre. Dans le top 15 des villes où il fait bon vivre, près de la moitié des villes sont bretonnes (Quimper 2ème place, Rennes 7ème, Brest 10ème, Vannes 12ème, Saint-Brieuc 14ème et Lorient 15ème).
Le littoral breton étouffé par les résidences secondaires
Sur le littoral breton, la demande en logements secondaires des parisiens à forts revenus tire les prix vers le haut, avec comme conséquence de rendre impossible l’achat pour de nombreux Bretons.
Un jeune couple qui souhaiterait s’installer à Carnac devra débourser près de 3.700€ du mètre carré pour un appartement, des sommes qui sont divisées par trois à peine quelques kilomètre plus à l’intérieur des terres. Alors qu’en Bretagne la moitié des acheteurs ont entre 30 et 50 ans, le littoral fait figure d’exception avec une part des retraités qui augmente depuis 10 ans.
D’après l’INSEE, une maison sur deux est une résidence secondaire sur le littoral breton, et cela peut atteindre 80 % dans certaines villes très prisées des parisiens comme Arzon, Damgan ou l’Ile-Tudy. Ces villes deviennent de véritables village fantômes hors saison touristique, les rares habitants à l’année ne bénéficient plus de commerces et services suffisant une fois les touristes rentrés chez eux.
30% des constructions de logements neufs en Bretagne sont dans 1 seule ville
La Bretagne est vice-championne de France de la construction de logements neufs, juste derrière la Corse, voilà ce que titrait le journal Le Télégramme il y a tout juste un an en octobre 2016. Mais ce que les journaux ne mettent pas en avant, c’est que Rennes métropole rassemble à elle seule 30% des constructions de logements neufs en 2016.
Il est intéressant également de noter que la grande majorité des constructions neuves concernant l’habitat collectif, c’est à dire les appartements. Le leadership de la métropole rennaise dans la construction de nouveau logement ne va pas aller en diminuant avec l’arrivée de la LGV qui place désormais le centre-ville rennais à 1h25 de Paris.
Autre facteur et pas des moindres, la loi Pinel, cette loi permet de défiscaliser de ses impôts une part importante de la construction d’un logement neuf (sous réserve qu’il soit ensuite loué). La loi Pinel va donc évoluer en 2018 pour ne concerner que trois zones (A bis, A et B1, voir les zones sur www.loi-pinel.fr), qui regroupent principalement l’île de France, et quelques grandes agglomérations de plus de 250 000 habitants. Jusqu’à fin 2017, la défiscalisation pouvait concerner toutes les agglomérations de plus de 50 000 habitants, or ces dispositifs ont un impact important sur la construction de nouveaux logement, qui seront donc désormais concentrés sur les mêmes agglomérations (Rennes, Nantes, Brest).
Pas une seule ville du Finistère dans le TOP 10 des villes les + chères
Dans son bilan du début de l’année 2017, le conseil régional des notaires de Bretagne établissait le classement des villes les plus chères de Bretagne sur les 5 départements de la Bretagne historique. Dans le TOP 10 des villes les plus chères de Bretagne, aucune ne se trouve en Finistère, et autre « surprise », les 8 villes les plus chères de Bretagne sont toutes des communes du littoral, il faut attendre la 9ème place pour voir une grande métropole comme Nantes.
- Larmor-Plage (56) en tête avec 5690€ du m².
- Quiberon (56)
- Dinard (35)
- La Baule Escoublac (44)
- Pornichet (44)
- Le Croisic (44)
- Arradon (56)
- Perros-Guirec (22)
- Nantes (44)
- Orvault(44)
Les Côtes d’Armor défient toutes les statistiques
Le département des Côtes d’Armor (22) ne rentre pas vraiment dans le moule des statistiques. Territoire rural peu convoité pour les résidences secondaires, et ne disposant pas de grande métropole, le prix moyen des maisons anciennes avoisine les 122.000 euros, presque deux fois moins cher qu’en Loire-Atlantique. C’est le département de Bretagne où les maisons anciennes coûtent le moins cher, idem pour les terrains à bâtir.
Pour autant, le département passe devant le Finistère en prix d’achat des appartements anciens, et même devant le Finistère et le Morbihan pour la construction d’appartements neufs.
Autre fait insolite, c’est dans les Côtes d’Armor, que ce situe le village de Trémargat (jusque là rien d’insolite je vous l’accorde), ce village de moins de 300 habitants en comporte pas une seule maison à vendre, un taux de chômage de 0%, et fonctionne avec un système de démocratie participative. Le maire y est élu pour un mandat unique non renouvelable, et la plupart des services et projets de la commune sont menés par les habitants eux-mêmes, du café associatif à l’épicerie associative, en passant par les travaux de restauration du centre-bourg.
Bref, si vous voulez allez habiter à Trémargat, il vous faudra attendre quelques années qu’une maison soit mise en vente, mais en attendant le Trémargat Kafé fait office de gîte pour ceux qui désirent aller s’y reposer en vacances…