Le bilinguisme précoce a derrière lui des décennies d’expérimentations et d’études, que ce soit aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Italie, en Suisse, ou même en Bretagne tout simplement. Si les avantages du bilinguisme précoce pour l’enfant bilingue ne font plus aucun débat dans la communauté scientifique, ce n’est pas encore le cas des débats « café du commerce » qui sont encore fortement influencés par des siècles de monolinguisme érigé en religion d’État.
Ces idées sont malheureusement encore majoritaires en France, petit retour sur tous les avantages du bilinguisme précoce pour les parents hésitants à mettre leur enfant dans une école par immersion français/breton. Je parlerai de bilinguisme dans la suite de l’article, mais cela concerne aussi le plurilinguisme.
Vous trouverez à la fin de cet article quelques livres traitant des avantages du bilinguisme précoce pour les enfants bilingues.
L’expérience de 50 ans d’enseignement bilingue en Amérique du Nord
Les programmes d’immersion bilingue ont été mis en place en Amérique du Nord dans les années 1960, et de nombreuses études ont depuis montré tous les avantages du bilinguisme précoce pour le développement intellectuel des enfants. Le fait de parler deux ou plusieurs langues a des bénéfices pour les enfants bilingues qui vont au-delà de la communication et touche d’autres régions du cerveau qui ne concernent pas seulement le langage.
- De meilleures performances en mathématiques et un meilleur esprit de logique
- Une facilité accrue à l’apprentissage de nouvelles langues
- Une performance académique supérieure
- Une meilleure estime de soi
- De meilleures performances dans la perception spatiale
- Des capacités plus grandes à résoudre les problèmes
- Une meilleure aptitude à la communication
- Un processus de réflexion plus créatif, imaginatif et divergent
- Un plus grand développement de la compréhension abstraite
- Une plus grande capacité à créer de nouveaux concepts
- Une souplesse du cerveau, et une plus grande flexibilité mentale
- Etc etc, la liste est très très longue
« L’apprentissage du basque, comme du breton, qui sont des langues très différentes du français, donne aux jeunes cerveaux la capacité et l’habitude de jongler avec des formes phonétiques lexicales et grammaticales différentes de celles de sa langue maternelle, et c’est un enrichissement indubitable qui lui permettra plus tard d’apprendre d’autres langues européennes (anglais, allemand…). ».Jean Petit, Psycholinguiste
« Le bilinguisme est incontestablement un plus pour le développement intellectuel. Un enfant qui reçoit une éducation bilingue a, en général, de meilleurs résultats scolaires pour des raisons de facultés intellectuelles très développées et, justement, celles qui sont demandées en général à l’école ».
Elisabeth Bauthier-Castain – Psycholinguiste.
Apprendre « en breton », et non pas simplement apprendre « le breton ».
Cinquante ans d’évaluations approfondies démontrent qu’étudier à l’école dans une seconde langue (apprendre les mathématiques en breton, apprendre l’histoire en breton…) est plus efficace qu’apprendre une seconde langue de façon isolée (où le langage lui-même est l’objet de l’enseignement, c’est-à-dire une simple matière scolaire). Étudier en breton vaut donc mieux qu’étudier le breton.
Le bilinguisme précoce, via l’enseignement par immersion, est la seule méthode réellement efficace pour apprendre une langue.
Le fait d’enseigner une seconde langue de manière isolée dissocie cette langue des autres aspects du développement de l’enfant. En revanche, le fait d’intégrer une seconde langue dans l’enseignement dispensé à l’école dès le plus jeune âge (enseignement par immersion des écoles Diwan) garantit que la seconde langue sera une partie intégrante du développement cognitif de l’enfant.
« Apprendre des langues c’est comme apprendre le vélo, vous pouvez décrire le vélo, passer des années à le dessiner, et passer des heures à regarder le vélo, mais ça ne vous apprendra jamais à rouler. L’enfant il se lance et c’est ça la différence. ».
Anna Lietti, Licenciée ès lettres, Auteur de Pour une éducation bilingue
Rien ne presse, pourquoi ne pas attendre le collège ou l’école primaire ?
Certaines personnes pensent que rien ne presse, et qu’il vaut mieux bien apprendre le français avant d’apprendre une autre langue, mais c’est tout l’inverse. À partir de 5/7 ans, les facultés d’apprentissages de nouveaux langages déclinent très rapidement, ainsi que les capacités à reproduire fidèlement les sons d’une langue. Au-delà de cet âge, on a constaté que les enfants n’acquièrent plus une seconde langue comme leur langue maternelle. La France a un retard énorme sur l’apprentissage des langues, ce retard est directement lié à un choix idéologique complètement dépassé (un pays = une langue).
« C’est entre 3-4 ans que la capacité d’apprentissage des langues est maximum. C’est là que les capacités de mimétisme, sur quoi est fondé l’essentiel de l’apprentissage d’une langue, sont maximum. Après 13 ans, l’appareil phonatoire et articulatoire se fige, ce qui explique que les adultes ont tant de mal à apprendre les langues étrangères ».
Claude Hagège – Linguiste – Auteur de L’enfant aux deux langues
« Entre zéro et 7 ans, c’est l’âge du langage : il se construit, selon l’environnement linguistique, à la faveur d’un, deux ou trois codes. D’où une base de données linguistiques, chez le bilingue et le plurilingue précoces, plus riche, plus vaste et plus flexible, avec une attention accrue, même si elle est inconsciente et involontaire, aux différences formelles entre langues et au sein de chaque langue ».
Gilbert Dalgalian – Directeur pédagogique de l’Alliance française. – Auteur de Enfances Plurilingues
Une deuxième langue à l’enfance s’installe-t-elle au détriment de la langue maternelle ?
Il n’y a en général aucune différence qualitative entre les langues maternelles de l’enfant, pourvu que l’entourage « alimente « l’enfant dans ses deux (ou plusieurs) langues. La recherche montre clairement que les deux langues maternelles ne se disputent pas le même espace dans le cerveau. Les résultats dans ce domaine ont contribué à faire passer, une fois pour toutes, aux oubliettes l’idée qu’une deuxième langue dès le plus jeune âge s’installe au détriment de la langue maternelle. Au contraire, lorsqu’un enfant est élevé dans un environnement bilingue, il y a toute une partie du cerveau qui est « mise en commun » entre les différentes langues, facilitant ainsi la souplesse d’esprit de l’enfant, ce qui n’est pas le cas lorsqu’on apprend une langue passé un certain âge, les langues sont alors cloisonnées dans l’esprit.
Pourquoi apprendre le breton et non pas l’anglais alors ?
Les enfants bilingues sont acceptés dans leurs deux cultures et sont ouverts plus naturellement à d’autres cultures. Le fait de maîtriser la langue de sa famille, des grands-parents, des cousins permet de garder les liens avec la famille et de se sentir appartenir à un ensemble humain et géographique. D’après les psycholinguistes, le bilinguisme régional offre l’avantage d’appuyer l’apprentissage d’une autre langue sur l’environnement et le vécu quotidien de l’enfant, ce qui ne peut être le cas de l’anglais ou toute autre langue « étrangère ».
Par contre, l’apprentissage précoce du breton favorise la gymnastique d’esprit et permettra à l’enfant d’apprendre, dans les années qui suivront, d’autres langues, parmi lesquelles l’anglais. L’anglais ne doit donc pas être mis en premier dans la liste des langues à apprendre, d’autant plus que les expérimentations ont montré qu’il empêche ensuite par facilité d’usage d’aller vers les autres langues.
« Les langues, ça ne fonctionne pas comme les vases communicants. Les langues ne sont jamais en concurrence. Plus on apprend et plus cela facilite l’apprentissage de nouvelles langues. Il y a un effet cumulatif. L’apprentissage d’une langue ne nuit pas à l’apprentissage d’une autre langue, c’est tout le contraire »
Gilbert Dalgalian – Directeur pédagogique de l’Alliance française. – Auteur de Enfances Plurilingues
Des effets bénéfiques sur la santé mentale
Des études estiment également que les avantages que procure le bilinguisme sur le cerveau (contrôle cognitif, attention, gymnastique mentale…) auraient aussi des bénéfices à long terme. Des preuves préliminaires suggèrent même que l’utilisation accrue de ces systèmes pourrait protéger les bilingues contre la maladie d’Alzheimer. Le bilinguisme retardait significativement de plus de cinq ans, en moyenne, l’apparition de la maladie d’Alzheimer.
Le classement des écoles bilingues Diwan se passe de commentaires
Réussite de 100 % au brevet des collèges, ainsi qu’au « First Degree of Cambridge ». Réussite au baccalauréat au lycée Diwan de Carhaix entre 93% et 100% (moyenne de 96% de réussite). En 2010, Le Figaro a même classé le lycée Diwan de Carhaix « 2ᵉ meilleur lycée de France » parmi 1930 établissements.
Des livres sur le bilinguisme précoce et ses avantages
Le bilinguisme précoce vous tente pour vos enfants, pensez aux écoles Diwan, il y en a partout en Bretagne et même à Paris !
Sources et matières :
Le défi des enfants bilingues Barbara Abdelilah-Bauer
L’enfant aux deux langues Claude Hagège
Le souffle de la langue Claude Hagège
Langage et pensée Noam Chomsky
Lycée international de Boston – Les avantages du bilinguisme précoce
Maria Kihlstedt – Maître de conférences en psycholinguistique – Les avantages du bilinguisme précoce
Cela fait un moment que je m’interroge sur la nécessité pour ma fille de maîtriser jeune plusieurs langues. Pour l’instant elle est encore bébé, mais je me dis qu’il faut s’y prendre tôt. Je pense que c’est essentiel pour le développement d’un enfant, et cet article me le confirme, avec des arguments scientifiques qui plus est. Alors merci !