De plus en plus de couples qui préparent leur mariage cherchent à allier mariage moderne et tradition.
Pour ceux qui ne me connaissent pas, je me suis marié en ce début d’année en pays vannetais. Avec ma femme, nous avons cherché les traditions de mariage breton qui pourraient toujours être perpétuées de nos jours.
En voici quelques unes (en dehors du costume de mariage breton qui est déjà beaucoup documenté sur internet), la musique, le cortège, l’arbre à noces, le lieu du banquet, les danses, etc
La musique : Bombarde et orgue, Biniou Bombarde
La musique est avec la danse la tradition de mariage breton qui est restée ininterrompue. Une tradition musicale pas si lointaine que cela, le couple bombarde et orgue à l’église. Pendant longtemps la bombarde a été considérée comme l’instrument du diable, mais depuis la première moitié du 20ème siècle, ce couple musical est entré dans la tradition. En Bretagne, les paroisses peuvent très souvent vous indiquer l’organiste de la paroisse habitué à jouer avec un talabarder (sonneur de bombarde).
En plus de ce couple bombarde et orgue, vous pourrez bien évidemment faire appel à un couple de sonneurs biniou bombarde, dont la tradition remonte à plusieurs siècles. Le plus simple étant d’avoir des sonneurs parmi vos amis, mais dans le cas contraire, vous pouvez trouver facilement sur internet des sonneurs qui animent des mariages bretons.
Le cortège :
En Bretagne traditionnellement, le jour du mariage à l’église se déroulait sous la forme d’un cortège. Le mariage se passant dans la commune de la jeune fille, le cortège débutait au domicile des parents. Une cérémonie chantée préparait la jeune fille à quitter ses parents, et les parents à se séparer de leur fille. Une fois la future mariée sortie, le cortège se rendait ensuite à l’église sonneurs biniou bombarde en tête, et une fois la messe terminée, le cortège reprenait vers le lieu du banquet, toujours au son des binious et bombardes.
Ce principe de cortège peut facilement être repris de nos jours, inutile d’habiter à 5 minutes à pied de l’église, il suffit de donner rendez-vous aux invités à un endroit précis, et de faire partir le cortège à pied en direction de l’église à l’heure fixée.
A noter, le cortège ne se fait pas dans n’importe quel ordre. En tête du cortège, les sonneurs et musiciens, suivis de la mariée conduite par son père. Après la mariée, ce sont les garçons et filles d’honneurs chargés d’animer la fête (aujourd’hui cela pourrait être les témoins), puis la famille proche, les voisins et amis, et à la fin du cortège, le père du marié donnant le bras à la mère de la mariée. Le cortège se termine donc par le marié au bras de sa mère.
Les cavalcades :
Autrefois la tradition voulait que le cortège se rende à l’église à cheval. Une course était organisée, et le premier arrivé à l’église gagnait un ruban.
Les « cavalcades » comme on les appelait étaient très dangereuse et faisaient souvent des blessés et des morts, et pour cause, les chevaux étaient nourris pendant une semaine avec de la graine de chanvre (qui peut-être une drogue).
Les Etats de Bretagne (le parlement breton) a interdit cette pratique en 1785, depuis lors, les cortèges se faisaient à pied.
Tradition de mariage Breton : L’arbre de noce
Cette tradition nous vient du pays vannetais (Morbihan), et peut très facilement être perpétuée de nos jours. Les voisins de la marié ou les témoins par exemple, préparent un arbre feuillu (laurier, houx à baie rouge…), et ils le décorent de rubans noués, de fleurs, de bonbons, de papiers de couleurs, de gâteaux etc
Le Houx représente les difficultés du mariage, et les bonbons les moments de douceur.
L’arbre de noce est porté par le cortège jusqu’à l’église, puis jusqu’au lieu du banquet. L’arbre est alors placé soit sur la table des mariés, soit juste à côté de leur place. Quand on commence à trinquer avant le début du repas, les enfants peuvent alors se jeter sur l’arbre et le dépouiller de toutes les bonnes choses qu’il contient.
Parfois, l’arbre de noce était paré de petit sachets de tabac, vu le nombre de fumeurs à un mariage qui ne prévoient jamais assez de cigarettes pour la soirée, vous pouvez aussi perpétuer cette tradition en ajoutant des cigarettes à l’arbre de noce, mais attention à bien surveiller les enfants 🙂
Le Lieu : Champs, Corps de ferme, château…
Les noces en Bretagne pouvaient parfois atteindre 5000 invités, et les plus modestes se faisaient en présence d’une centaine d’invités, de nos jours une centaine d’invités c’est déjà un beau mariage. Inutile de dire que peu de lieux permettaient à l’époque d’accueillir autant de monde pour un banquet.
Le plus souvent, le banquet avait lieu dans un corps de ferme, ou dans un champs. On dressait des grandes tablées entourées de bancs. Lorsqu’il n’y avait pas assez de bancs, on creusait des tranchées dans le sol qui faisaient office de banc, et on posait une grande planche de bois sur le sol entre les tranchées en guise de table.
Aujourd’hui, vous pouvez assez facilement louer des salles (salle en bretagne) pour une ou plusieurs centaines d’invités, mais si vous voulez conserver une part de tradition, préférez un corps de ferme restauré ou carrément le parc d’un château à la classique salle des fêtes. Quand au mariage champêtre, c’est à vous de voir selon la météo, mais prévoyez une salle au moins pour finir la soirée…
Les danses bretonnes pour terminer la soirée
Les danses bretonnes sont un grand classique d’un mariage breton. Mais dans la tradition, les danses avaient lieu toute la journée, et pas seulement le soir. Dès le matin, le cortège faisait des pauses avant de se rendre à l’église, on y dansait mangeait et buvait. Après l’église, là encore le cortège faisait parfois des poses selon la proximité du lieu où avait lieu le banquet, ces pauses étaient accompagnées de musique, de danses, et de collations qui faisaient office d’apéritif.
Aujourd’hui, le plus simple est de programmer les danses lors de la soirée dansante après le dîner, ou lors du cocktail. Il suffit d’un couple de sonneurs biniou bombarde, ou au pire de morceaux enregistrés que le DJ pourra alterner avec du Rock si l’ensemble de vos convives se savent pas danser. Quelques danses bretonnes appropriées à un mariage avec des invités ne connaissant rien aux danses bretonnes. An Dro et Hanter Dro pour rentrer dans la danse. Cercle circassien, rond de Saint Vincent, et rond de Landéda pour commencer à s’amuser, et scottish et Valse écossaise pour terminer en couple avant d’enchaîner sur du rock.
Le bol de soupe au lait à boire au lit, Soubenn laezh
La dernière tradition bretonne de mariage que je vous indique pour clore cet article, le bol de soupe au lait. Il s’agit d’une farce que font les amis des mariés. Cette tradition a beaucoup évoluée, historiquement il s’agissait d’un simple bol de soupe au lait, symbolisant la douceur des amours et la fécondité du mariage. Mais de fil en aiguille, les jeunes amis des mariés ont fait évolué cette tradition vers une farce symbolisant la difficulté du mariage.
Pour cela, les mariés doivent boire la soupe au lait à l’aide d’une cuillère percée, parfois la soupe au lait est agrémentée d’épices, d’ail, de vinaigre. Le tout se fait en musique ou en chanson chantée par les amis des mariés.
Sonit ‘ta, sonnerien, sonit munut ha ge
Emañ soubenn al laezh o vont ‘barzh ar gweleSonnez donc musiciens, sonnez gaiement et avec finesse,
Voici la soupe au lait qui arrive dans le lit.